Chaque homme, Chaque femme, à partir de 50-60 ans, aspire aujourd'hui à montrer qu'il qu'elle est encore jeune, préférant ignorer le nombre des années qui s'additionnent jusqu'à ne plus supporter l'évocation d'un anniversaire.
Il/Elle surveille ce corps qui est le premier à trahir le nombre des années, davantage pour les femmes qui subissent un cataclysme hormonal, la ménopause, quand bien même les hommes ne sont pas épargnés par l'andropause qui s'impose de façon plus sourde.
Il/Elle préfère malmener ce corps plutôt que de l'écouter demander davantage de tempérance et d'attention dans les actes du quotidien de façon à pouvoir rester en bonne santé et ainsi ne pas être pollué par la prise de substances médicamenteuses censées faire disparaitre les microbes, les virus...
Et dans cette quête de la performance corporelle, qui correspond, selon moi, au déni de la manifestation de la nature, chacun/chacune ignore le privilège qu'offre l'âge : être en capacité de mieux connaitre son corps, de l'écouter en se montrant attentif aux alertes qu'il donne lorsqu'on oublie de prendre soin de soi, d'apprendre à l'aimer tel qu'il est, avec ses défauts de plus en plus apparents, ses douleurs davantage présentes, malgré les quelques contraintes qu'il impose dans la gestion du quotidien....
Il s'avère que ce refus d'avancer en âge altère non seulement notre rapport à notre corps mais aussi le lien qu'on peut tisser avec l'autre.
Dans les yeux des hommes, les femmes, célibataires surtout, découvrent soudain qu'après 50 ans, elles ont atteint leur DLC. Il semblerait que les hommes se plaisent à croire qu'ils ont la possibilité de "consommer" un produit davantage attractif, préférant ignorer cette femme, pourtant de leur âge, mais justement au caractère souvent trop affirmé à leur goût. Houellebecq n'a-t-il pas écrit : "A partir d'un certain âge, une femme a toujours la possibilité de se frotter contre des bites ; mais elle n'a plus jamais la possibilité d'être aimée. Les hommes sont ainsi."
Mais ce n'est guère plus rassurant pour les femmes de cet âge, vivant encore en couple, qui, sans en prendre conscience, répondent à une alternative quasiment incontournable, pour pérenniser leur mode de vie. a) Soit elles endossent le rôle de la ménagère, de la mère et/ou peut-être de la grand-mère, toujours super-active, faisant inconsciemment valoir ainsi à leur mari ou compagnon qu'il a encore et toujours besoin d'elle pour affronter les vicissitudes du quotidien. b) Soit elles s'avèrent être, de façon chronique, les proies de la maladie ou de la dépression, comme si elles avaient besoin de signifier à leur mari ou compagnon que seule leur présence et leur soutien indéfectible leur permettra d'affronter, de surmonter peut-être, les affres et symptômes endurés au quotidien.
Vaut-il mieux être femme célibataire ou femme en couple ?
Et je m'adresse à vous tous, hommes et femmes de plus de 50 ans : pourquoi ne pas nous employer à devenir enfin et tout simplement des Humains, chacun/chacune avec sa part de féminité et de masculinité, puisque la reproduction n'est plus véritablement une injonction ?
Peut-être aurons-nous ainsi, chacun/chacune, le bonheur de rencontrer un autre être humain bienveillant qui aura envie de vivre une relation équilibrée, apaisante et épanouissante... Imaginez ce nouveau mode de relation duquel seraient enfin bannies toutes les problématiques liées à l'orientation sexuelle ?... une utopie ?
Nietzsche a écrit "Deviens ce que tu es" et justement ne sommes-nous pas avant tout des Humains ?
LAU PHILO