Qui regarde à l'extérieur rêve.
Qui regarde à l'intérieur s'éveille.
Carl Gustav JUNG
PROLOGUE
Très tôt, alors que j'étais encore dans l'adolescence, je me suis posée la question du Temps qui passe... et je me souviens avoir été assez pressée d'accumuler le nombre des années, non pas que j'avais envie de vieillir et d'en finir vite avec la Vie (quoi que ;-), mais plutôt parce que j'imaginais qu'il était plus intéressant de penser quand on a davantage de "matière" à réflexion.
Ma vie s'est donc écoulée... mais pas "comme un long fleuve tranquille". J'ai ainsi accumulé le nombre des années, prenant de fait conscience que j'ai joui d'une bonne santé et que je n'ai été victime ni d'accident mortel ni d'attentat...
Je peux aujourd'hui faire le constat que j'ai un passé riche d'expériences multiples et diverses, du fait que j'ai suivi ce que j'avais posé comme principe à 18 ans, alors que je découvrais, avec beaucoup d'enthousiasme la philosophie, en classe de terminale (8 heures de cours/semaine ;-)
Vivre ce qu'on pense et Penser ce qu'on vit
Principe plutôt exigent certes :
- qui n'induit aucun jugement et qui sous-entend d'être en capacité de faire des choix dont on assume en toute responsabilité les conséquences, quelles qu'elles soient,
- qui fait que j'ai avancé dans ma Vie en me posant toujours la question de la conformité de ce que je vivais par rapport à ce que j'en pensais et vice versa,
- et qui m'a permis d'incarner une notion qui m'est chère :
le fait d'être authentique
L'authenticité, quand bien même certain pense que c'est "l'intelligence des imbéciles", est significative selon moi du fait d'avancer dans la vie avec sincérité, sans oublier qui on est. Et "qui on est" étant une matière mouvante, évolutive selon Nietzsche (Deviens qui tu es), il est donc question de ne jamais cesser de s'interroger sur le "qui on est"... de mener toute introspection utile à cette recherche... et, ces dernières années, le contexte cependant très difficile de la pandémie récente m'a été fort propice pour mener cette enquête au quotidien.
Ce qui vient après le PROLOGUE
Cette année, j'ai fêté mon soixantième anniversaire : "Cette année-là "🎵 ... un âge qui correspond à mon état civil certes et qui me classe désormais dans les seniors ! appréciable en raison du bénéfice d'une carte SNCF avec réduction sur les voyages même les jours de la semaine !!!
Bref, un âge qui ne signifie pas grand chose pour moi hormis le fait que les "djeuns", et certains hommes, posent sur ma personne un regard auquel je commence à m'habituer... non pas en raison de mon apparence mais peut-être à cause d'un signal d'ordre chimique ou sensoriel ;-) qui m'échappe (c'est une private joke avec les femmes de mon âge !)
Enfin, un âge qui me permet de me retourner sur mon passé et qui m'apporte ce que, très jeune, j'avais subodoré : le privilège de pouvoir éclairer ma réflexion au regard des multiples expériences passées, glanées à des époques différentes de ma Vie.
Petite anecdote en illustration :
Je viens d'être victime d'une névralgie dentaire. Aucun rapport avec ce qui précède a priori ! si ce n'est que la souffrance insoutenable causée par une dent m'a propulsée soudain dans mon enfance... les souvenirs ont alors jailli.
J'étais au collège... absence d'un prof puis enfin départ autorisé par le sur-gé (surveillant général à l'époque, CPE aujourd'hui). Tandis que je me baissais pour ramasser mon cartable laissé dans le couloir au milieu de ceux de mes camarades, un garçon, certainement très pressé de quitter cet endroit, a surgi dans mon dos en courant et dans son élan, qu'il n'a pas su dompter, a propulsé mon visage contre le mur et MA DENT S'EST CASSEE !
Depuis des années, j'ai donc une couronne sur pivot qui recouvre le morceau restant d'une dent dévitalisée mais dont la racine est toujours présente... et c'est cette racine qui me fait aujourd'hui horriblement souffrir du fait sans doute d'une fêlure difficile à visualiser sur les radios.
Ainsi, assaillie par ce souvenir, j'ai ainsi pu établir un parallèle entre l'événement survenu dans mon enfance, d'une part cet accident qui m'a injustement causé préjudice, et d'autre part l'événement qui s'est déroulé dans la journée-même où la douleur est apparue... je me suis alors rendue compte qu'une collègue, pratiquant soi-disant la CNV (communication non violente), m'avait par ses propos insidieusement réprobateurs poussée, telle "mémé dans les orties". Et ça a piqué ! Récurrence d'un trauma du passé ! ce que j'étais en train de vivre comme profondément injuste et injustifié, a alors fait écho à cet accident que j'avais oublié : le corps a réagi et la douleur a surgi !
Autre souvenir dentaire marquant : il y a tout juste 30 ans, on m'a retiré les 4 dents de sagesse... j'avais dû être ré-hospitalisée durant toute une semaine dans l'attente de la résorbation des séquelles dues à l'intervention chirurgicale ! 1992 : une année charnière, puisque récemment divorcée, j'allais entreprendre de vivre le reste de ma vie sentimentale selon un nouveau paradigme, en complète rupture avec celui inculqué par l'éducation traditionnelle de ma mère.
Alors quid de cette année 2022 qui touche bientôt à sa fin ?
Le rappel de moults souvenirs m'a permis d'apporter un éclairage différent sur quelques événements vécus cette année. J'ai pu mesurer combien je prenais conscience depuis peu de tous ces automatismes qui conditionnent notre façon, ma façon de penser et qui font que mes choix ont pu souvent, à mon grand dam, être pré-orientés, notamment en ce qui concerne le positionnement et la place de la femme dans notre société. Une relation Hiomme/Femme tout en Equilibre, n'est-ce qu'une chimère ?
EPILOGUE : le bénéfice des années
Est-ce l'effet du traitement "de cheval" prescrit par le service des urgences ? est-ce l'apaisement ressenti après avoir identifié l'événement déclencheur de la douleur ? ou bien les deux à la fois ? je ne sais, mais je constate alors que la douleur de cette dent est devenue moins insupportable et quel soulagement ! car le parcours des jours prochains en "stomatologie" risque d'être difficile.... et long !