Bonjour, la communauté des philosophes !
Je vous remercie de m'accueillir et, à cette occasion, j'ai écrit un texte qui mêle étroitement les notions de marche et de démarche, à savoir laquelle engendre l'autre :
faut-il une motivation pour avancer ? ou bien le cheminement conduit-il à s'interroger et découvrir pourquoi on avance ?
« ALLER MARCHER SUR LE CHEMIN DE COMPOSTELLE »
Quand l’homme qui allait devenir 2 ans plus tard mon compagnon de vie s’est finalement décidé à me faire cette proposition,
je n’étais pas encline à la réflexion mais juste à accepter sans hésitation: je devais l’accompagner dans sa démarche, coûte que coûte, même si j’ignorais encore si sa démarche personnelle était compatible avec mon envie de marcher à Deux, côte à côte.
Tout au long de ce Chemin, nous avons croisé, côtoyé, rencontré beaucoup de marcheurs : marcheurs pèlerins ou bien marcheurs randonneurs, tous prompts à témoigner du sens de leur démarche.
En effet, ils étaient tous en quête de ...
d’eux-mêmes ou de l’Autre,
de rédemption ou d’oubli,
de performance ou de sensations, d’émotions
ou bien ils marchaient pour éprouver leur foi ou, au contraire, la conforter.
Nous avons marché, grimpé, pris maintes fois notre appui dans les descentes pour ne pas nous laisser emporter par le poids du sac.
Nous nous sommes posés, reposés au milieu des champs ou des forêts,
dans des gîtes, des demeures ou des baraquements.
Nous avons ri, soupiré, maugréé parfois à cause des ampoules ou bien des crampes, pleuré aussi lorsque la fatigue accaparait tout le corps, toute la tête.
Mais jamais au grand jamais, je n'ai remis en cause le sens de ma démarche dans cette marche.
Et finalement, en croisant, en côtoyant, en rencontrant tous ces marcheurs, j’ai découvert qu’il pouvait y avoir mille et une motivations à cette démarche, celle de se lever un matin, prendre un sac, cacher la clé de sa maison sous le paillasson et partir sans penser à plus rien qu’à ce rendez-vous avec son chemin.
Il n'est finalement pas nécessaire d'avoir une démarche pour marcher et qu'inversement la marche peut mener à la réflexion sur le sens de sa propre démarche.
LAU PHILO