Salon d’automne de la peinture contemporaine
Salle Olympe de Gouges rue Merlin dans le XI°
Prenez le temps de lire cette anecdote, vous découvrirez comment une exposition artistique rue Merlin devient, comme par enchantement, la vitrine d’une société bien-pensante et comment Dame Anastasie sait gagner les cœurs !
Jeudi 14 septembre
Emploi du temps bousculé pour les artistes : il faut installer son stand de 10h à 17h avant le vernissage prévu le lendemain. Coups de marteau, déballage des tableaux, accrochage selon un plan précis auquel l’artiste a encore réfléchi la nuit précédente… chacun s’affaire en espérant gagner l’intérêt des futurs visiteurs !
Vendredi 15 septembre
Soir du vernissage : beaucoup de monde dans les allées et des chuchotements… sur l’un des stands, une installation a suscité l’opprobre et madame BRANDY, maire-adjointe chargée de la culture a appelé l’artiste l’après-midi pour lui demander de retirer l’Objet dès son arrivée au Salon, mais cette requête n’est toujours pas satisfaite.
L’installation en question est un des éléments d’une œuvre bipartite : « manipulations génétiques ». Victimes d’un savant fou, Babar se voit affubler du corps de Mickey tandis que ce dernier découvre qu’il est l’ « heureux » destinataire du corps sexué de Babar.
L’appendice semble avoir effrayé quelques dames soucieuses et garantes de la bonne morale, on se croirait dans une fête patronale ! d’autant plus, qu’un autre artiste raconte que l’installation lui rappelle une représentation de Mickey vue lors de l’exposition « la force de l’art » au Grand Palais.
De plus, les visiteurs, amateurs d’art, s’arrêtent devant le stand et découvrent avec amusement « ce qui dérange » selon madame BRANDY.
Jusque-là je suis restée silencieuse devant ce que j’ose qualifier sans hésiter de CENSURE, laissant le soin à l’artiste de réagir ou non à tous ces commentaires. Puis, devant le stand qui a suscité tant de passion, j’aperçois le maire, responsable de l’organisation du salon et représentant politique. Je choisis d’intervenir pour lui donner mon opinion de citoyenne :
« Monsieur le maire, je souhaite vous dire que le fait de demander à un artiste de retirer une œuvre, qui dérange certains des visiteurs, porte le nom affreux de CENSURE. Je ne sais pas de quel parti vous êtes mais laissez-moi vous faire part de mon inquiétude : si votre parti devait remporter la future élection présidentielle :
- la CENSURE deviendrait-elle d’actualité ?
- la liberté d’expression de l’artiste serait-elle menacée ?
- enfin vous montreriez-vous plus intolérant que certaines organisations religieuses ? »
AUCUNE REPONSE, QUE DU SILENCE ET UN DOS TOURNE FACE A UNE REALITE QUE MONSIEUR LE MAIRE, SELON TOUTE EVIDENCE, NE PARVIENT PAS A ASSUMER !
Quelle curieuse façon pour un homme politique de défendre ses actes ?
Plus tard, dans la soirée, j’apprends que monsieur le maire ( pour un homme sans personnalité, le nom a peu d’importance ) est socialiste.
QUELLE DECONVENUE pour une électrice issue de la génération Mitterrand !!!!!
Madame, monsieur, futur(e) candidat(e) aux élections, maire, député, sénateur ou président de la République, il n’est point bon pour votre carrière de fricoter avec Dame Anastasie, ses grands ciseaux pourraient se retourner contre vous, castrant vos attributs…politiques.
Lau-Philo